Référence bibliographique

 

« PEINDRE C’EST AIMER A NOUVEAU »

 

Ce qui vous arrive quand vous regardez un tableau peut se révéler tout différent des intentions de l’artiste.

 

Quoique fasse un enfant, que son œuvre exprime la  peur, l’horreur ou l’angoisse, l’effet qu’elle produit sur le spectateur est toujours le même : la joie. L’œuvre d’un enfant ne manque jamais de nous provoquer, d’en appeler à nous, parce qu’elle est toujours honnête et sincère, toujours pénétrée et imprégnée de cette assurance quasi magique qui naît d’une approche directe et spontanée des objets. »

Comme l’artiste doit parfois les envier ! Et comme il est parfois dangereusement près de leur ressembler dans sa conduite et sa pensée ! La meilleure façon de tuer un artiste est sûrement de lui donner tout ce dont il a besoin. Matériellement, il lui faut peu. Ce qu’on ne lui donne jamais assez, c est l’appréciation sympathique, les encouragements, la compréhension. J ai vu des peintres donner leur œuvre préférée sous l impulsion d’ un moment, parfois pour un peu d amour, et parfois sans raison aucune, simplement parce qu’il leur plaisait d’agir ainsi. Et j’ai vu les mêmes hommes refuser de vendre un tableau aimé quel que soit le prix offert. Je crois sincèrement que l artiste véritable préfère toujours donner son œuvre et non la vendre. Un bon artiste doit avoir un peu de folie en lui, si l’on entend par folie une incapacité exagérée à s’adapter. L’individu qui peut s’adapter à notre monde démentiel est ou bien un homme insignifiant ou bien un sage.Dans le premier cas il est immunisé contre l’art, et dans le second, il est au delà de lui.

extraits      Henri MILLER

 

Par son plein et son délié, son concentré et son dilué, sa poussée et son arrêt, le Trait est à la fois forme et teinte, volume et rythme, impliquant la densité fondée sur l’économie de moyens et la totalité qui englobe les pulsions mêmes de l’homme. Par son unité, il résout le conflit que resssent tout peintre entre le dessin et la couleur, la représentation du volume et celle du mouvement.

extrait du VIDE et PLEIN      François CHENG

 

351. – L’homme est appelé par les anciens un monde mineur, appellation juste, car il est composé de terre, d’eau, d’air et de feu, comme le corps terrestre, et il lui ressemble. Si l’homme a ses os pour servir d’armature et soutenir la chair, le monde a ses rochers qui soutiennent sa terre ; si l’homme a en lui un lac de sang où croît et décroît le poumon pour sa respiration, le corps de la terre a sa mer océane qui croît et décroît toutes les six heures pour sa respiration ; si de ce lac de sang dérivent les veines qui vont se ramifiant par tout l’organisme, ainsi la mer océane emplit le corps terrestre d’innombrables veines d’eau : mais il manque à notre globe les nerfs, qui ne lui ont pas été donnés, car ils sont destinés au mouvement. Or le monde en sa perpétuelle stabilité ne se meut pas, et là où il n’y a pas de mouvement les nerfs sont inutiles. Mais pour le reste, l’homme et le monde sont semblables.

extrait du TRAITÉ de la PEINTURE de Léonard DE VINCI

 

Un véritable artiste renvoie le lecteur à lui-même, l’aide à découvrir en lui-même, les richesses inépuisables qui lui appartiennent. Nul ne peut être sauvé ou guéri que par ses propres efforts. ( Le seul remède, c’est la foi.) Quiconque utilise d’une manière créatrice l’esprit qui est en lui est un artiste. Faire de sa vie un art, voilà le but…

Henri Miller